Premier objectif : La remontée du Maroni.
C’est le fleuve frontière entre le Suriname et la Guyane. Il est réputé pour être
fréquenté par les habitants du fleuve (bushis, amérindiens), le fret, et les
orpailleurs.
Des villages sont installés sur le long des deux
rives du fleuve. La pirogue est donc le principal moyen de transport. Il y en a
de toutes sortes : des scolaires, des commerciales, des taxis-pirogues, et
des tas de pirogues particulières puisque chaque habitant a la sienne.
Après renseignements pris dans un petit bistrot de
Saint Laurent, on décide de se rendre à Albina - côté Suriname - pour trouver
une pirogue de fret qui ravitaille les villages en amont.
On négocie dur avec un trio de piroguiers et on
embarque à 9h du mat’ sur une pirogue contenant 5 tonnes de gasoil !!
Notre but est d’atteindre Maripasoula, qu’on estime à plus de 250 km par le
fleuve.
… On mettra finalement 13h de pirogue, sur 2 jours
(avec une nuit passée dans un minuscule village en compagnie uniquement de nos
pilotes), pour arriver à Grand Santi. Les piroguiers connaissent parfaitement
le fleuve, ils savent exactement où passer pour éviter les cailloux lors du
passage des sauts (rapides). Ceci dit, ça ne nous a pas empêché de s’échouer
3-4 fois. Il faut alors sauter à l’eau, décharger les bidons de 200 kg, déloger
la pirogue, recharger, et retenter le saut !
On aura même coulé !!! Heureusement, une autre
petite pirogue se trouvait là au bon moment. En quelques minutes, on a abandonné
nos premiers piroguiers, leur moteur sous l’eau et leurs bidons flottants.
Une heure après on est arrivés au sec à Grand Santi,
encore impressionnés par ce qui venait de nous arriver, par cette vie du
fleuve, cette ambiance d’entraide et de rigolade…
A Grand Santi on refait du pirogue-stop. C’est à
nouveau 11h de pirogue, avec une nuit non prévue mais fort sympathique à Papaïchton,
puis on arrive enfin à Maripasoula, la plus grande ville du Maroni.